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LA FIÈVRE TYPHOÏDE : UN MAL SOUVENT CONFONDU…

Par Ornella Sabi

La fièvre typhoïde ou salmonellose est une maladie infectieuse très courante sous nos cieux. Cependant elle est souvent mal diagnostiquée ou même pas du tout diagnostiquée chez les porteurs de la bactérie en cause. Plusieurs raisons expliqueraient cela: primo, les signes cliniques sont confondus aux signes d’autres maladies surtout le paludisme et deuxio, l’examen paraclinique le plus utilisé n’est ni très sensible et encore moins très spécifique du germe. À travers cet article, nous ressortirons les signes clés pour reconnaître la fièvre typhoïde, nous parlerons des examens utiles et le traitement avec quelques notions de prévention.

Sommaire

La fièvre typhoïde une maladie fréquente…quelle en est la cause ?

La fièvre typhoïde n’est pas une maladie révolue. Bien au contraire, au moins une personne sur cent mille est porteuse dans les pays en développement. Cette maladie est causée par une bactérie : Salmonella typhi ou Salmonella paratyphi A, B ou C. Mais en général Salmonella typhi est la bactérie la plus incriminée.

Comment se transmet la maladie ?

Il s’agit d’une maladie du péril fécal. Sa transmission peut être directe (de main à main) mais le plus souvent indirecte sous nos cieux (par un aliment contaminé). Ainsi une fois ingéré, le germe met environ entre 7 et 21 jours à ‘s’installer’, c’est la phase d’incubation. Puis elle se dissémine dans le sang et se lyser en libérant ses toxines (endotoxines).

Comment se manifeste la fièvre typhoïde?

Après la phase d’incubation, les signes suivants vont progressivement s’installer :

  •  Céphalées
  • Fièvre pouvant être très élevée
  • Douleurs abdominales diffuses
  • Vomissements
  • Perte d’appétit
  • Constipation
  • Vertige
  • Asthénie

Puis, s’en suivra une diarrhée caractéristique faite de selles liquides de couleur ocre ou jus de melon facilement reconnaissable.

Si vous reconnaissez ces signes, une consultation médicale s’impose pour une prise en charge globale et efficace de la maladie.

Lors d’un examen plus approfondi et professionnel, il pourra être relevé un tuphos (c’est à dire un malade abattu, somnolent, indifférent à son entourage qui délire parfois) et/ou une splénomégalie (augmentation du volume de la rate) et/ou un météorisme abdominal (ballonnement du ventre).

Quels sont les examens pour confirmer la maladie ?

l’hémoculture ne permet de retrouver le germe dans le sang que dans 60 % des cas. De même que la coproculture dans les selles.

La recherche d’anticorps sanguins (Test de Widal) ne permet pas de distinguer une infection actuelle d’une atteinte ancienne et guérie.

Ces différents tests sont donc peu spécifiques et seul votre professionnel de santé pourra trancher en corrélation avec votre symptomatologie. 

Peut-on avoir des complications en souffrant de la fièvre typhoïde ?

Oui ! Et les complications de cette maladie sont sévères, pouvant conduire au décès. Elles touchent presque tous les systèmes de l’organisme notamment le système digestif (hémorragies ou perforation du tube digestif), neurologique (encéphalite) et cardiovasculaire (insuffisance cardiaque). Mais fort heureusement, prise en charge tôt et bien, la maladie régresse.

Comment traite-t-on la fièvre typhoïde ?

Le traitement de la fièvre typhoïde n’est pas seulement de guérir le malade mais aussi et surtout d’éradiquer totalement tous les germes de _Salmonella typhi _ abrités par ce dernier. Une bonne antibiothérapie reste la base du traitement étiologique.

L’antibiothérapie est accompagnée d’un traitement symptomatologique de la fièvre et la diarrhée, associée à une bonne réhydratation parfois conduite en milieu hospitalier en fonction de l’état du malade.

Notons que face aux nombreuses automédications, le germe devient de plus en plus résistant aux quinolones, plus particulièrement à la ciprofloxacine couramment utilisée.

Qu’en est-il de la prévention ?

La prévention reste le meilleur moyen d’éradiquer cette maladie. Elle est individuelle et collective :

  • Individuelle par la vaccination et les mesures d’hygiène (lavage adéquat des mains ainsi que des légumes et bonne cuisson des aliments par exemple)
  • Collective par l’isolement en cas de contraction de la maladie jusqu’à rétablissement complet et l’assainissement des eaux usées.

La prévention demeure donc indispensable pour faire reculer cette maladie et espérer en venir à bout.

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